Introduction

Selon un sondage réalisé en 2018 en amont de la Journée Nationale de l’Audition, un peu plus de 6% de la population souffrirait d’acouphènes de manière permanente et 9% de manière discontinue, ce terme médical désigne une sensation auditive  persistante perçue (dans les oreilles ou dans la tête) en l’absence de toute stimulation sonore extérieure.

Les acouphènes et leur manifestation varient selon les individus : le type de son perçu, l’importance de la gêne occasionnée et le degré de handicap. Parce qu'ils ne gênent que ceux qui les entendent, les acouphènes sont particulièrement difficiles à expliquer. 

Qu’est ce qu’un acouphène ?

Les acouphènes ne sont pas des sons qui proviennent de l'extérieur, mais des bruits "parasites", presque toujours générés par le système auditif lui-même, dans structures internes de l'oreille ou dans le cerveau. Il existe deux sortes d'acouphènes.

• Les plus rares sont des acouphènes dits "objectifs" : le malade entend un bruit généré par son corps (pulsations cardiaques, claquements musculaires…). Ce type d'acouphènes est causé par des troubles qui, par exemple, rendent le flot sanguin plus audible. Le médecin peut lui aussi les percevoir, par exemple en apposant son stéthoscope à l'oreille du patient.

• Mais dans 95% des cas, il s'agit d'acouphènes subjectifs. Seul le patient peut les entendre. Comme un membre amputé provoquerait des douleurs "fantômes", le système auditif dysfonctionne. Il produit une activité cérébrale interprétée comme un son. Ce son peut prendre différentes formes : bourdonnements, sifflements, chuintements, grondements de moteur, etc…

Il existe autant de types d'acouphènes que de causes. La difficulté à trouver la cause complique le traitement et son efficacité. Il faut savoir que dans 95% des cas, ils n’ont aucune gravité.

Origine des acouphènes

L'acouphène n'est pas une maladie, mais un symptôme.
Plusieurs facteurs expliquent son apparition : un traumatisme sonore, une exposition sonore prolongée, l’âge (presbyacousie), des effets secondaires d’une prise de médicaments ou d’une chirurgie, une surdité brusque, une inflammation de l’oreille, un corps étranger dans l’oreille, une maladie du système nerveux central, un neurinome acoustique (tumeur bénigne), une otospongiose, une maladie cardiovasculaire, un maladie de décompression, une maladie de Ménière, de troubles fonctionnels de l’articulation temporo-mandibulaire ou de la colonne cervicale mais également un choc émotionnel.

Les acouphènes peuvent survenir n’importe quand et n’importe comment brusquement ou progressivement, de façon unilatérale ou bilatérale.

Dans 90 % des cas, il s’agit de lésions des cellules sensorielles de l’oreille interne. Parfois les causes peuvent être purement mécaniques, ainsi un bouchon de cérumen ou un blocage de la chaine des osselets vont gêner la transmission de l’onde sonore à l’oreille moyenne, créant un acouphène.

Que faire quand des acouphènes apparaissent ?

Avant toute chose, la personne qui souffre d'acouphènes doit consulter un médecin afin de déterminer la cause du déclenchement de l’acouphène, en cas de traumatisme sonore, il est nécessaire de mettre en place un traitement d’urgence dans les premières heures suivant le traumatisme. Dans les autres cas, la consultation d’un médecin ORL, est nécessaire afin que celui-ci dresse un bilan auditif et détermine à quel point le son parasite impacte la vie quotidienne.

Traitements possibles?

La prise en charge des acouphènes peut nécessiter de faire intervenir différentes approches thérapeutiques, au cas par cas. Dans certains cas, les acouphènes peuvent être liés à une pathologie (ex : otite, maladie de Paget, syndrome de Menière, otospongiose…) ou la prise de certains médicaments. En agissant sur ces causes, il est possible d'atténuer voire de supprimer le trouble.
Il convient aussi de traiter les troubles associés si cela est le cas : médication visant à contrôler l’hypertension ou à contrer le trouble métabolique ou hormonal, à traiter le stress, l’anxiété ou la dépression. Les acouphènes pouvant être la cause d'une forte anxiété, des anxiolytiques peuvent faire partie de la stratégie thérapeutique.
Les patients peuvent, dans certains cas, recourir à des thérapies comportementales et cognitives. Ils apprennent alors à ne plus focaliser sur le bruit de l'acouphène. Même si les résultats ne sont pas garantis, dans 70% des cas, ces soins diminuent la gêne provoquée par les acouphènes. Des médecines non conventionnelles du type sophrologie, ostéopathie ou acuponcture, peuvent constituer une aide efficace dans les cas les plus difficiles. 80% des personnes souffrant d'acouphènes présentent aussi une baisse d'audition. Une des solutions est de proposer au patient un appareil auditif.
Si la personne n’a pas de perte auditive, l’audioprothésiste peut lui proposer un générateur de bruit qui a pour fonction de générer un bruit calé sur la ou les fréquences des acouphènes du patient. Elles l'aident ainsi à mieux « oublier » ses acouphènes au quotidien et à diminuer la gêne occasionnée par ces derniers.
Si la personne est atteinte d’une perte auditive, l’audioprothésiste va proposer un appareillage auditif, en comblant la perte, on obtient un masquage de l’acouphène par les bruits de l’environnement. Le but : mieux entendre l'environnement sonore pour moins concentrer son attention sur l'acouphène.

Prévention

Bien que la sensibilité au bruit varie d’une personne à l’autre, la mesure de base pour prévenir les acouphènes consiste à éviter les expositions prolongées à des volumes sonores élevés. En cas d’exposition au bruit, il est recommandé d’utiliser des protections auditives ou un casque anti bruit.  Le stress, en tant que facteur favorisant, doit être réduit et adopter une alimentation saine ; seraient une bonne chose pour limiter le risque d’apparition de l’acouphène.

Quelles précautions prendre quand on a un acouphène 

Il convient de garder une vie « normale » et de ne pas se concentrer sur la gêne engendrée par l’acouphène. Et adoptez des attitudes simples pour mieux vivre avec ses acouphènes.
-Evitez l’exposition aux sons forts en portant des protections quand cela est nécessaire.
-Evitez le silence en privilégient l’écoute d’un bruit de fond de faible intensité
-Veillez à maintenir une bonne intégration sociale
-Apprenez à gérer votre stress
-Evitez la prise abusive d’alcool, d’excitants comme le café ou le cola
Et surtout signalez systématiquement vos acouphènes à votre médecin, votre pharmacien et votre audioprothésiste.

Conclusion

La clé d’une gestion efficace est de se faire accompagner par un médecin ORL pour développer un plan personnalisé. Il évaluera votre audition, prendra la mesure psychoacoustique de l’acouphène et vous conseillera sur les stratégies adaptées à votre situation. Au besoin, les audioprothésistes de la passion de l’audition, quant à eux, vous indiqueront les meilleures technologies pour vous aider.